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Il touche au but de son voyage, et n’a plus qu’à monter la colline sur laquelle on aperçoit déjà les tourelles du vieux château. Théobald respire avec peine ; la pensée de la triste nouvelle qu’il va donner, le reporte à l’affreux moment où il l’apprit lui-même, et il a besoin de tout son courage pour vaincre l’émotion qui s’empare de lui ; mais prenant tout à coup le portefeuille de Léon, il s’élance de sa voiture et gravit à pied la montagne avec tant de vitesse qu’il arrive hors d’haleine dans la première cour du château.

— Où allez-vous, s’écrie une vieille négresse, que dans son trouble Théobald n’avait point aperçue ; où allez-vous ? Le concierge ne vous laissera pas entrer ; M. le baron et mademoiselle sont à la promenade ; il n’y a que madame, et elle est trop souffrante pour vous recevoir.

— Si c’est ainsi, j’attendrai, dit Théobald, en s’asseyant sur une pierre ; puis cherchant à rassembler ses idées, il questionne la négresse sur la santé de madame de Lormoy.

— Hélas ! mon bon monsieur, répondit-elle, sa santé ne reviendra qu’avec des nouvelles de son fils. À ces mots, Théobald fait un mouvement qui n’échappe point à la vieille Zamea. Ah ! peut-être lui en appor-