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sauvait. Sir James, en moins de quinze jours, instruisit la cause, la fit appeler, la plaida et remporta une victoire dûe à sa courageuse bienfaisance et à l’innocence du brave Philippe. Celui-ci, armé de son jugement, prit sur-le-champ la route de Varannes ; il ne s’arrêta qu’un instant au village pour embrasser sa femme et la rendre au bonheur ; ensuite il vint au château, s’en fit ouvrir les portes en maître, pénétra subitement dans le salon et remit à ma belle-mère une lettre de sir James, conçue en ces termes :


Madame,

« Je m’empresse de vous apprendre qu’un homme longtemps honoré de votre confiance n’en était pas indigne, et j’ose vous demander la continuation de vos bontés pour lui ; je ne doute pas que votre cœur ne soit porté à les lui accorder, mais permettez-moi le plaisir de croire que je vous en dois quelque reconnaissance. »

« Je suis avec,

« JAMES DRYMER.»

Caroline a fait un cri de joie à la lecture de cette lettre ; Frédéric a dit :

— Je reconnais bien là sir James, toujours juste et généreux.

Et moi, chère Juliette, j’étais émue au point de