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dit : Je te crois, tu n’es point coupable, mais cela ne suffit pas. Alors il sonna et donna l’ordre à un de ses gens d’aller à Varannes pour y chercher le cabaretier. Quand il fut arrivé il le questionna et ses réponses s’étant trouvées conformes au récit de Philippe, il les écrivit et les fît signer par tous deux ; il y ajouta quelques renseignements donnés par cet homme sur le fermier, dont la réputation était fort mauvaise. Muni de cette pièce il renvoya le cabaretier, et lui donna de l’argent pour obtenir le secret de toutes ces démarches ; ensuite il remit deux lettres à Philippe ; l’une adressée à un avocat du parlement de ***, l’autre à l’intendant de cette ville. Le pauvre accusé partit chargé d’une somme plus que suffisante aux frais de son voyage, et le cœur rempli d’espoir : à peine fut-il arrivé à D*** que sir James le rejoignit ; il était parvenu à se procurer, dans l’espace de trois jours, plusieurs dépositions qui toutes accusaient le fermier. Une entre autres portait qu’il avait caché, dans la nuit du vol, une somme considérable chez un de ses amis, et qu’il était venu la reprendre le lendemain. Sur ces indices, sir James demanda qu’il fût appelé en justice pour subir un interrogatoire. Son crédit obtint facilement une chose dûe à tout accusé, mais dont il fallait presser l’exécution. Le fermier fut arrêté au moment où, ayant appris les démarches faites contre lui, il se