Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nera des nouvelles exactement, et je reprendrai notre correspondance aussitôt qu’Emma me laissera quelques instants de loisir ; il n’y a qu’elle dans le monde qui puisse m’empêcher d’écrire à ma chère Juliette.



VIII


Ma fille est entièrement rétablie, chère amie, elle ne conservera aucune trace de sa petite vérole, et me voilà tranquille sur un point qui me donnait bien de l’inquiétude.

J’ai à te parler d’un événement fâcheux ; mais ce malheur sera facile à réparer. Il y a trois jours qu’un des fermiers de madame de Varannes vint lui apporter la somme de deux mille écus qu’il lui devait depuis longtemps, et pour laquelle il était poursuivi ; elle passa dans son cabinet pour le recevoir, serra l’argent dans un secrétaire, et fit appeler un de ses gens pour lui donner l’ordre de coucher dorénavant dans une petite chambre à côté de ce cabinet ; il est attenant au salon, mais tellement éloigné de toute chambre à coucher, qu’il était prudent d’y loger quelqu’un. Elle remit à Philippe toutes les clefs de ce corps de logis, et lui en confia la garde. Peu de temps après il sortit de chez elle avec le fermier. Ses