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et revint bientôt, dans la voiture qui était préparée pour le départ de sir James ; nous l’y portâmes, et M. Billing monta avec lui, tandis que j’aidai deux autres paysans à vous transporter jusqu’ici. Ils m’ont promis de garder le secret sur cet événement, et je vous réponds de leur probité. Quand on vous a rapportée au château, Emma et Lise jetaient des cris effroyables ; je ne suis parvenu à les rassurer qu’en les trompant sur mes inquiétudes. Mme  de Varannes et son fils ont paru aussi surpris qu’affligés de votre situation ; je leur ai dit qu’étant malade vous aviez probablement essayé de prendre l’air, espérant qu’il vous soulagerait, mais qu’au lieu d’avoir diminué vos souffrances, il avait seulement accru votre faiblesse, et qu’on vous avait trouvée évanouie près des avenues du parc. Mais j’ai vu qu’ils étaient loin d’attribuer à cette simple cause le danger où vous étiez. Imaginant bien que votre premier soin serait de vous informer de l’état de sir James, j’ajoutai, que l’accablement qu’ils remarquaient en vous était l’effet d’un assoupissement qui vous serait fort salutaire, je les engageai à se retirer, et madame de Gercourt les emmena. À peine me trouvais-je seul avec Lise et vous, qu’on vint m’annoncer que M. Billing demandait à me parler. Craignant de vous quitter, je le reçus ici, j’envoyai Lise auprès de votre enfant, et quand elle fut partie, le bon M. Billing s’approcha