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Nous passâmes le reste de la journée à parler des nouveaux arrangements à prendre, dans le cas où M. Bomard aurait réalisé son projet ; et quand il revint le lendemain nous instruire du succès de ses démarches, il nous trouva toutes disposées à partir pour la ferme de Berville. Nous y fûmes rendus en moins de trois heures, et je ne saurais te peindre l’accueil aimable que nous reçûmes des bonnes gens qui l’habitent. Le père Mathurin nous présenta sa femme et ses deux filles ; Marie, l’aînée des deux, est grande, belle et d’une physionomie douce. Sa petite sœur Suzette, moins âgée de quatre ans, est aussi vive que jolie. C’est elle qui nous a conduit à l’appartement de Caroline, que nous avons trouvé simple, mais fort commode. M. Bomard m’a bien assuré que, d’après ce qu’il a dit à cette famille, ma sœur y sera traitée avec respect et amitié, nous l’avons quittée, non sans répandre beaucoup de larmes, mais avec la douce certitude de la savoir entourée de gens estimables, dont les soins pourvoieront à tous ses besoins. Nous sommes convenus que M. Bomard viendra la voir tous les mois pour lui donner des nouvelles de ceux qui l’intéressent, et qu’aussitôt mon retour à Varannes, je lui enverrai des livres, des dessins, et tout ce qui pourra l’occuper agréablement. La ferme de Berville n’est qu’à seize lieues de Varannes, et tu penses bien que toutes les fois qu’il me sera possible