Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la remercia des soins qu’elle prenait, et ne parut pas s’apercevoir que je les partageais ; dans ce moment elle remarqua mon collier, et m’en fit compliment.

— Cette chaîne est du meilleur goût, dit-elle, et je devine la main qui l’a donnée.

À ces mots, je me troublai et je ne sais quelle crainte me porta à lui répondre vivement :

— Oh ! oui, elle m’est bien chère ! je la tiens de Lucie…

— Et de son frère, interrompit-elle, je ne m’étais pas trompée.

Elle lui adressa plusieurs compliments sur cette galanterie, et nous laissa bientôt après pour rejoindre Caroline, qu’elle aperçut à côté de l’abbé de Cérignan. Je me disposais à la suivre, quand sir James me retint, et me dit :

— Promettez-moi, Laure, de ne jamais sacrifier ce gage d’amitié, pas même à celui à qui vous donnerez le droit de l’exiger de vous ; je vous demande cette grâce comme un bienfait.

— Je voudrais qu’il m’en coûtât de vous l’accorder, répondis-je, pour qu’elle eût plus de prix à vos yeux.

— C’en est assez, vous promettez, je n’en dois pas espérer davantage.

En achevant ces mots il me quitta, je le vis peu de temps après parler à Frédéric, mais aucun des deux