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jets que vous désiriez, et plus encore le plaisir dont il jouira, en vous voyant habiter ce logement ; mais j’espère que vous n’abandonnerez pas Varannes, et que vous saurez vous partager entre des amis qui vous aiment également.

— N’en doutez pas, reprit-il, le hameau de Savinie dépend de la paroisse de Varannes, mais étant peu considérable, il a moins besoin de mes soins, et le devoir autant que l’amitié m’obligera à ne négliger ni l’un ni l’autre. Ne trouvez-vous pas miraculeux, ajouta-t-il, d’avoir rassemblé tous ces objets en si peu de temps !

— Non, c’est une de ces jouissances que donnent la richesse à ceux qui savent en faire un bon usage.

— Cela est vrai, répondit-il ; mais ce qu’elle ne donne pas, c’est la délicatesse avec laquelle sir James m’a forcé d’accepter ses dons !

— Vous n’avez point le droit de me refuser, m’a-t-il dit, c’est au nom de mon beau-frère que je procure aux habitants de Savinie le bonheur de vous voir plus souvent et de recevoir vos secours.

— Et voilà l’homme, pensais-je intérieurement, qui vient de prendre de moi une idée désavantageuse, qui m’ôte peut-être à jamais son estime !

Cette réflexion oppressa mon cœur, et je sentis que les éloges les plus pompeux ne dédommageraient pas de ce que me faisait éprouver le souvenir de ce