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— Conduisez-moi vers elle, répond le comte, impatient de remercier celle à qui il croit devoir la plus douce consolation qui lui reste.

Au même instant, Valentine ouvre la porte d’un cabinet où madame de Nangis attendait en tremblant l’arrêt qui devait finir ou éterniser son supplice. Sans laisser aux deux époux le temps de se livrer aux différents sentiments qui les agitent, Valentine les conduit dans les bras l’un de l’autre, en disant :

— Le pardon de madame de Nangis est bien dû à la mère d’Isaure !

— Mais que dira le monde ? s’écria le comte, en essuyant les larmes qui s’échappaient de ses yeux.

— Restez ici près de nous, reprit Valentine ; et vous ne le saurez pas. Ce monde vaut-il donc la peine de tant lui sacrifier ? et la peur d’une raillerie doit-elle empêcher de pardonner des torts expiés par la douleur et le repentir ? Ah ! tout me le prouve : ce n’est pas dans les plaisirs bruyants de ce monde frivole qu’on peut trouver l’oubli de ses chagrins. Imitez-moi, mon frère ; ayez le courage d’être heureux. Qu’en arrivera-t-il ? On plaisantera de l’excès de votre bonté ; on rira de mon choix ; et l’on enviera bientôt notre bonheur.


FIN.



Clichy. — Impr. Paul Dupont et Cie, rue du Bac-d’Asnières, 12.