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d’accepter cette proposition, qui comblait tous ses désirs, la comtesse prévint Valentine qu’elle ne consentirait à s’établir chez elle qu’en qualité d’institutrice d’Isaure ; et que, pour ôter tout soupçon, elle prendrait le nom de madame de Sainte-Hélène, et passerait dans la maison pour une de ces personnes qu’un revers de fortune oblige à fuir le monde pour se consacrer à l’éducation des enfants. Le but de ce mystère était de cacher à M. de Nangis la demeure de sa femme, et Valentine l’approuva. Dès que le docteur lui eut déclaré qu’Isaure était en pleine convalescence, elle reconduisit elle-même la comtesse à son couvent, et deux jours après annonça chez elle la prochaine arrivée de madame de Sainte-Hélène. Une femme de chambre nouvelle fut arrêtée pour le service particulier de cette institutrice dont mademoiselle Cécile avait seule le secret. Quant à Isaure il ne fut pas difficile de lui faire croire que la moindre indiscrétion de sa part la priverait pour toujours de la présence de sa mère. L’effroi que lui inspirait cette menace répondait de sa soumission, et jamais on n’eut à lui reprocher un mot qui pût trahir le mystère qu’elle respecta sans chercher à en comprendre la cause.



XLIV


Isaure avait repris ses forces, sa gaieté, et l’on ne craignait même plus pour son joli visage ; Valentine