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de l’oppression qui l’accablait. Valentine redoubla cet attendrissement par les expressions de la plus touchante amitié, et le docteur lui-même ne put se défendre d’une émotion très-vive en contemplant le spectacle si doux du repentir qui implore, et de la vertu qui pardonne.

Avant de le laisser partir, la marquise exigea de lui le secret sur la scène dont il venait d’être témoin, et le pria de se charger d’un mot pour l’abbesse du couvent de la Miséricorde, à qui elle devait rendre compte de l’absence de la comtesse. Tout fut disposé pour cacher l’arrivée de madame de Nangis chez Valentine : les gens de la maison reçurent l’ordre de n’en point parler, même à ceux du commandeur ; et mademoiselle Cécile fut d’autant plus discrète dans cette circonstance, qu’elle avait à réparer sa réputation. Valentine fit valoir le grand intérêt qui devait les occuper uniquement, pour empêcher sa sœur de revenir trop souvent sur les regrets de sa conduite passée, et il fut convenu entre elle que désormais les soins relatifs à Isaure seraient l’unique sujet de leurs conversations.

Enfin arriva ce neuvième jour aussi redouté qu’attendu. Après un redoublement de fièvre et de délire, le calme survint tout à coup, et fut suivi d’un sommeil profond. À son réveil, Isaure entr’ouvrit les yeux reconnut sa mère, la nomma ; et ce premier mot échappé de son cœur devint le signal de la résurrection de toutes deux. Dans ce passage subit du