Page:Nichault - Anatole.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Le devoir que je me suis imposé de ne plus décider des actions de mes amis.

— Vous n’avez pas juré, j’espère, de ne plus leur servir d’interprète.

— Non ; mais c’est un oubli que je peux réparer.

— Attendez pour cela, dit Valentine, en se levant, que vous ayez répondu au duc de Linarès que rien ne s’oppose à son prochain retour.



XLIII


Peu de jours après cet entretien, Valentine fut péniblement distraite du souvenir qu’elle en conservait par de mortelles inquiétudes. M. de Nangis, ennemi déclaré de toutes les innovations, s’était constamment opposé au désir que lui avait souvent témoigné sa femme, de faire inoculer Isaure, et la pauvre enfant venait d’être atteinte de tous les symptômes d’une violente petite vérole. Dès les premiers moments de la maladie, Valentine s’était comme attachée au pied du lit de sa nièce, et avait recommandé qu’on ne laissât pénétrer personne dans son appartement. Déjà six nuits s’étaient écoulées sans qu’elle eût consenti à prendre le moindre repos, lorsqu’on vint l’avertir qu’une femme à laquelle on avait répété plusieurs fois que madame de Saverny n’était pas visible, s’obstinait à rester sur les marches de l’escalier, pour y attendre le moment où le docteur P… sortirait de