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permis de reprendre ses sens, elle appela madame de Réthel, et lui dit :

— Sortons d’ici, je ne me sens pas bien.

Madame de Réthel, effrayée du trouble où elle la vit, l’entraîna sur-le-champ hors de la salle.

Le commandeur vint bientôt les rejoindre dans le vestibule, en se plaignant de leur fuite précipitée qui l’avait privé, disait-il, du plaisir d’admirer ce tableau qui captivait tous les suffrages du public. Valentine lui répondit qu’en regardant ce même tableau, elle avait été saisie d’un étourdissement qui l’avait forcée de sortir pour venir prendre l’air.

— Si ce tableau magique produit d’aussi grands effets, reprit en souriant le commandeur, j’en regrette moins la vue.

— Je dois avouer, dit Valentine, qu’il m’a fait une vive impression.

— Il est donc d’une grande beauté, dit madame de Rhétel ?

— Vraiment, je n’en sais rien, répartit Valentine ; tout ce que je puis vous en dire, c’est qu’il est d’une exacte vérité.

— On vous a sûrement dit quel en est l’auteur ?

— Je n’ai pas pensé à le demander, mais comme je me souviens qu’il est sous le n° 63, nous pouvons le voir dans le livret.

Alors Valentine chercha l’article qui concernait ce tableau, et n’y lut que ces mots : « Vue de l’inté-