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inspire à cette femme coupable, semblent flétrir à la fois son âme et sa beauté.



XXX


Pendant qu’il se tramait tant de conspirations contre le repos de Valentine, mademoiselle Cécile l’instruisait de la visite de M. de Nangis, et de l’humeur qu’il avait témoignée lorsqu’on lui avait signifié qu’il ne pouvait entrer chez sa sœur.

— Allons, dit Valentine, je vois qu’il me faut renoncer même au plaisir d’être seule, puisque je ne puis m’y livrer sans offenser quelqu’un.

Et elle se disposa à sortir pour échapper, s’il était possible, à quelque visite importune. En s’occupant d’habiller sa maîtresse, mademoiselle Cécile rompit le silence qui lui était imposé ordinairement par celui que gardait la marquise avec elle, pour lui dire :

— Madame fait très-bien de sortir aujourd’hui, car je ne sais ce qui se passe dans la maison, mais c’est à coup sûr quelque chose d’étrange ; madame la comtesse tourmente et gronde tous ses gens à la fois ; M. de Nangis a demandé ses chevaux plutôt qu’à l’ordinaire ; Richard a déjà porté ce matin trois lettres de sa maîtresse chez le comte d’Émerange, et j’étais à peine levée quand madame votre sœur m’a fait appeler pour lui donner de vos nouvelles, et ré-