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— Non, ce n’est pas cela.

Et il passa au chevalier d’Émerange.

Valentine ne laissa point échapper cette occasion de lui avouer combien elle était contrariée du bruit qui se répandait dans le monde sur son prétendu mariage avec le chevalier ; elle entra dans tous les détails qui devaient le mieux convaincre M. de Saint-Albert, du peu de succès du chevalier auprès d’elle, et comme elle en parlait naturellement et sans dépit, le commandeur se dit : Ce n’est pas encore cela. Après avoir tenté aussi inutilement plusieurs autres épreuves, il pria Valentine de lui montrer ce fameux jasmin dont madame de Réthel raffolait, et qu’elle prétendait être plus beau que celui de la princesse de L…

— Je suis charmée qu’il lui plaise autant, répondit Valentine, avec un empressement extraordinaire, je vais le faire porter chez elle.

En disant ces mots, elle sonna pour en donner l’ordre, et mit tant de vivacité dans ce mouvement, que le commandeur soupçonna qu’il était l’effet d’une résolution pénible ; il assura que madame de Réthel ne consentirait jamais à causer tant de chagrin à celui qui lui avait offert ce bel arbuste.

— Vraiment, reprit Valentine, en affectant un air gai que l’inflexion de sa voix démentait ; en le donnant, je ne fais d’injure à personne, car j’ignore à qui je le dois.

— Et moi, je le sais, répliqua le commandeur ; et