Page:Nichault - Anatole.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous qu’il faut que ce M. d’Émerange ait bien désobéi à maman, pour qu’elle se fâche ainsi ?

— Que cela te fait-il ? Je t’ai cent fois répété qu’à ton âge on comprenait tout de travers ce que les grandes personnes se disent entre elles, et que le mieux était de ne jamais le répéter.

— Eh bien, je ne répéterai plus rien, je vous le promets, ma tante.

— Si tu tiens parole, je te récompenserai.

— Ah ! que je suis contente, que me donnerez-vous ?

— Choisis ce que tu voudras.

— Voici bientôt le temps des étrennes, je sais que mon papa doit me donner une montre, maman une grande poupée, il ne me manque plus qu’un collier avec un joli médaillon ; ah ! si vous vouliez m’en donner un avec votre portrait dessus, je serais aussi belle que la petite fille de la princesse de L…, qui porte à son cou le portrait de la reine.

— Puisque tu le désires, tu auras le collier et le portrait, mais tu connais nos conditions.

— Ah ! je n’ai pas envie de les oublier.

En disant ces mots, Isaure souhaita le bonsoir à sa tante, et se promit bien de lui obéir.