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une haute température et projetés avec une force et une vitesse inouïes vers le Ciel, dépassèrent en hauteur les régions moyennes de notre atmosphère.

En France, tous ceux qui pouvaient regarder et voir, ont été les témoins d’un phénomène qui s’est aussi produit sur toute la terre. Nous voulons parler de ces voiles colorés, qui ont obscurci le soleil sur certains points, et amené sur d’autres de flamboyants crépuscules et des aurores intenses.

Un soir, le 26 novembre 1883, tout notre horizon s’éclaira, au moment où le soleil se couchait, de rouges lueurs qu’on prit d’abord pour une aurore boréale ; mais l’étude de ce phénomène montra qu’il ne présentait aucun rapport avec le méridien magnétique, puisque le foyer de l’illumination descendait à mesure que le soleil baissait à l’horizon. Il était causé en effet par la réfraction de la lumière solaire sur des particules de vapeurs d’eau où de fine poussière répandues dans les hauteurs de l’atmosphère. On a reconnu avec le spectroscope ta présence d’une grande quantité de vapeur d’eau de mer. Une première illumination rouge eut lieu le 27 août à l’île de la Réunion, c’est-à-dire deux jours après le cataclysme. Le 2 septembre, en Colombie, le soleil parut de couleur verte ; le 5 septembre, à la Trinité, de couleur bleue, suivie d’un crépuscule écarlate ; le 9 septembre, à Madras, à Ceylan, à Aden, le soleil parut de couleur verte. Le phénomène se manifesta en France le 26 novembre. Il a été observé dans tout l’univers civilisé avec des couleurs différentes se modifiant par de riches