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D’autres sont d’une forme élégante, décorés de rubans, de lignés quadrillées, de volutes, de représentations végétales telles que des arbres, des fleurs.

Cette poterie est déjà plus perfectionnée que celle trouvée par M. Schliemann à Hissarlick : on y voit poindre les origines de l’art grec.

Il est intéressant d’avoir pu ainsi fixer par l’archéologie la date d’un cataclysme dont la géologie seule pouvait jusqu’à présent donner l’époque dans des limites beaucoup moins certaines et moins étroites.

Mais, pour étudier ces terribles phénomènes produits par le feu central que recèle notre globe, il a été donné à la science contemporaine d’être le témoin d’un bouleversement terrestre plus important que ceux dont la tradition et l’histoire nous ont apporté la notion depuis la disparition de l’Atlantide.

Nous voulons parler de l’immense cataclysme qui, le 25 août 1883, a bouleversé le relief sous-marin du détroit de la Sonde et dont Krakatoa a été le centre. 50,000 victimes y ont perdu la vie. Les 30 volcans les plus actifs de cette partie du globe ont réuni leurs efforts pour anéantir en quelques heures des terres d’une étendue aussi vaste que deux de nos départements.

Ils ont vomi un océan de laves et de pierres incandescentes, des montagnes de fumée et de vapeur. La température de la mer s’éleva de plus de 20 degrés. Les eaux bouillonnantes et fumeuses formèrent des lames de 35 mètres de hauteur, qui vinrent s’abattre sur les terres, écrasant