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son livre intitulé : Santorin et ses Eruptions. Théra n’était aux temps tertiaires que le fragment d’un continent qui occupait alors la place de la Méditerranée.

Agrandie par les déjections d’un volcan sous-marin, elle s’éleva à son centre jusqu’à 1,000 mètres de hauteur. Sur ce point maintenant recouvert par la mer la sonde trouvée peine le fond à 400 mètres.

A une époque qu’on peut évaluer à 2,000 ans avant notre ère, toute la partie centrale s’effondra, laissant subsister autour de ce vide immense une étroite bordure de terre facilement divisée et emportée d’un côté par la mer.

Les falaises, qui restent de ce terrain primitif et en donnent la coupe, ont une hauteur de 400 mètres.

Elles montrent les couches alternantes de pierre ponce et de cendres accumulées par le volcan placé au-dessous de l’île. Il l’avait formée pour une grande partie, il la détruisit. La pluie de pierrailles que le volcan a vomie sur l’île à ce moment accuse encore 30 mètres d’épaisseur, et l’on peut juger de la puissance de cet effroyable cataclysme en pensant avec quelle force les eaux de la mer se sont précipitées dans l’immense entonnoir qui venait de s’ouvrir.

Grâce à l’archéologie, nous sommes certains que l’île était habitée avant la catastrophe, car on a trouvé, sous une couche de déjections volcaniques de 30 mètres d’épaisseur, des habitations humaines et les restes d’une civilisation, primitive sans doute, mais qui vient éclairer la science sur les origines de l’humanité et de l’art dans cette partie du monde Gréco-Asiatique.