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vrait répartir à la femme. Le matin, à l’heure où Paris se réveille, on voit par les rues de pauvres femmes attelées à des voitures à pain ; d’autres, qui balaient la voie publique, portent des hottes de chiffons, traînent des haquets, cassent la glace par les jours froids, et n’obtiennent ces rudes travaux qu’avec une diminution de salaire. Faut-il s’étonner que les plus jeunes s’adonnent à la galanterie, les autres à la débauche, et les plus vieilles aux excès du vice, qui les entraîne de l’infamie au malheur.

Le législateur, en donnant au couple un même nom, a eu en vue l’avenir des enfants, et tant que les époux sont d’accord cette mesure est sans inconvénient ; mais si Monsieur dissipe la fortune amassée par Madame, où sera, pour celle-ci, la garantie ? Travaillera-t-elle, ainsi que les Danaïdes, à remplir un tonneau sans fond ?

Le témoignage du premier manant venu a force de loi, et la femme la plus intelligente ne peut servir de témoin pour une naissance, un mariage, un décès ou toutes autres attestations notariées ? On demande à son charbonnier de valider un acte public par sa signature ou sa simple croix, s’il ne sait signer, et Ma-