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Marchande, on s’émerveille de son ton de duchesse, de ses façons distinguées, de son esprit plein de saillies heureuses et d’élans généreux. C’est que la femme a, par le cœur, les secrets de la science. Placez un ouvrier en présence d’une ouvrière. Lui, sera primitif, négligé de toilette, de langage ; elle, sera vive, alerte, proprette. Dans cette différence est leur malheur à tous deux ; l’ouvrier recherche une compagne ; l’ouvrière regarde au-dessus d’elle pour trouver un mari ; tête ardente, imagination exaltée, la délicatesse de ses goûts la livre à ses séducteurs ; et, quand l’amour est passé, la pauvre délaissée, qui a rêvé le bonheur, rêve l’argent ; la tendresse ne lui promet plus rien ; elle se livre au plaisir.

Dans cette catégorie, les femmes jeunes encore qui n’ont pas perdu tout sentiment de dignité, se livrent au travail et souvent, par la fortune, arrivent à la considération.

Dans les grands centres de population, les femmes commerçantes sont nombreuses ; moins nombreuses pourtant qu’elles ne devraient l’être, parce que les hommes empiètent sur leurs attributions et mesurent de la gaze, du ruban, de la dentelle, objets qu’on de-