Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 83 —

Quel désir qu’on ait du contraire, il faut, de par l’équité, proclamer, dans les arts, l’égalité des sexes. La femme, au théâtre, est affranchie, du jour où le public l’a acceptée et, n’en déplaise au moderne sophiste Junius, on n’ôtera pas à l’élément dramatique la femme, qui en est le charme. Élever l’actrice, ce n’est pas lui ôter sa grâce, c’est la vouloir, de tous points, supérieure au vulgaire.

Est-il, en effet, bien prouvé, Messieurs, que Dieu vous ait pétris d’une essence supérieure ? La Genèse nous apprend que la femme fut la dernière œuvre du Créateur, Adam avait été tiré de l’argile, Ève fut tirée d’une côte d’Adam et il l’appela Homesse ou semblable à lui-même.

Que les femmes se rappellent leur origine, non en vue de dominer mais d’égaler ceux qui partagent leur destinée ; que l’actrice se farde pour subir l’éclat de la rampe, rien de mieux ; mais à quoi bon ces couches de pastel dont se couvre la femme du monde ? La Bruyère a raison quand il dit :

Chez les femmes, se parer et se farder, est plus que le travestissement et la mascarade où l’on ne se donne point pour ce que l’on paraît être ; mais où