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la dépendance du mineur. Voix éloquentes, mais étouffées, en vain elles s’élevaient pour la plus sainte des causes ; les préjugés maintenaient contre elles des us et des coutumes qui, déjà, n’étaient plus dans les mœurs.

Des mères pénétrées de leurs devoirs, sont nés les esprits élevés qui, voulant la justice pour tous, l’ont réclamée sans arrière-pensée, pénétrés des bienfaits d’une sage liberté.

Par un revirement que la physiologie explique, les filles participent des qualités de leur père, les garçons de celles de leur mère. Si le principe est vrai, si les sentiments moraux se transmettent d’un sexe à l’autre, tôt ou tard se produira, le progrès aidant, l’égalité des sexes. En lisant la vie des grands hommes de l’humanité, nous trouvons qu’ils ont pris à leurs mères, qui, le courage, qui l’héroïsme, qui le sarcasme. Les Gracques durent à leur mère l’héroïsme qui mit la victoire de leur côté.

On n’a pas assez recherché, dans le mal comme dans le bien, les causes qui les produisent. En général le vice procède du vice ; la vertu procède de la vertu. La fille d’une courtisane, née d’un père hon-