Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 57 —

d’ajouter que le vrai peuple, celui qui vit de son travail, est le contraste frappant des époux de bas étage. Pour celui-là, plus la famille est nombreuse, plus il y a de bras et d’aides… les grands soutiennent les petits ; la mère veille sur la couvée, blanchit, raccommode le linge, apprête les repas, apprend à ses filles à la seconder, et trouve une heure, le soir, pour les faire prier Dieu. Celle-là ne doit pas compte du temps perdu. L’exemple et la leçon, elle a tout donné, et comme elle a été travailleuse, ses enfants seront travailleurs.

Qu’un ménage bien uni tombe en désaccord par le fait de l’un ou même des deux époux. Qu’il y ait dans la famille plusieurs enfants, on verra souvent ceux-ci se partager en deux camps et prendre parti, qui pour le père, qui pour la mère. S’ils ne se prononcent pas, s’ils restent témoins de ces débats, un jour ils s’en feront les juges, et les torts qu’ils reconnaîtront à leurs parents, seront ceux qu’ils éviteront le plus, comme aussi les faiblesses qu’ils excuseront seront celles qu’ils partageront tôt ou tard.

Nous avons longtemps vécu dans l’intimité d’une famille où tous étaient une seule âme. Par un double