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tation sont dirigées par des femmes qui créent et font valoir les modèles de hautes nouveautés, ce sont leurs doigts de fées qui président à l’harmonie des colifichets de la mode.

Certes, toutes les jeunes filles de la classe commerçante ne sont pas, au même degré, des merveilles ; mais nous affirmons que le plus grand nombre incline au bien et reste honnête, lorsque la séduction, ce poison de l’âme, ne vient pas troubler leur existence. Si la jeune fille a pu se faire, par l’habileté de son travail, un instrument de richesse au sein de la famille, combien d’autres sont héroïques de persévérance dans les arts ? Entrez au Musée du Louvre, dans la semaine ; traversez ces immenses galeries où, çà et là, sont disposées des toiles sur des chevalets. Comptez le nombre des artistes qui copient, vous y trouverez trois femmes pour un homme et cependant on ne les favorise pas.

Au Conservatoire de musique, la même proportion se remarque dans les classes. Enfin, les institutrices, qui acquièrent beaucoup de connaissances pour gagner peu d’argent, témoignent du zèle ardent de la jeune fille à se créer une profession dans une société où la femme a si peu le choix des moyens. Ouvrière, elle