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ou tel ouvrage de sa bibliothèque. Il n’y a pas de superflu dans cet intérieur, il y a le nécessaire. La mère, avec un ordre admirable, maintient sa maison. Le devoir est sa règle, et comme elle a vécu vivront ses filles, déjà honorées, bénies dans tout le canton dont elles sont la providence ! Y a-t-il un malade alité ? elles préparent ses médicaments, apportent du linge, du bouillon, s’établissent près du patient, l’encouragent, le consolent et ne le quittent que rassurées sur la nature de son mal. Le matin, ce sont des femmes chaussées de gros sabots ; le soir, ce sont de modestes jeunes filles, bien placées dans un salon, quoique n’ayant jamais minaudé devant une glace. Celles-là on ne les courtisera pas pour leur argent, on les recherchera pas, c’est qu’il en aura été d’elles comme de ces humbles violettes qu’on n’a pas cueillies parce qu’on n’a pas connu leur existence. Les exemples, dans cette classe, sont nombreux. Sophie M… a vingt ans, un million de qualités, une dot que l’on compte à peine. Sa grâce charmante, son éducation parfaite, les solides vertus que lui ont assurées les exemples de son adorable père et de son excellente mère, en ont fait une