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qualités. D’un sexe à l’autre, il y a influence réciproque. La ménagère qui manque d’ordre, pousse son époux à l’ivrognerie, l’époux ivrogne inspire à sa compagne du dégoût.

Si la femme est coquette, les enfants sont négligés. Le mari s’abrutit ou devient despote ; la dispute fait place à l’intimité ; l’injure, à l’affection, le droit au devoir. Dès lors les deux conjoints ont chez eux la guerre ; chacun tire à soi cette chaîne qui ne peut se rompre et que tous deux cherchent à briser. Liés d’intérêts, désunis de cœur, la discorde, cette divinité qui change les conditions de l’existence, souffle sur eux le mal, de toute la force de ses poumons.

L’amant, s’il est supérieur à l’amante, entraîne celle-ci et la fait, à son gré, bonne ou mauvaise, leur lien n’a rien d’absolu, ils sont unis par un engagement libre, leur indulgence naît de la crainte d’une rupture que la société n’empêche ni ne blâme.

L’amante, à son tour, avec un peu d’adresse, entraîne son amant. Ce que la force physique lui refuse, la force morale le lui donne. Elle ne cherche pas à convaincre, elle persuade. La logique ne lui prête aucune arme, sa force lui vient du cœur. Ce qu’elle sent,