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constitue toute sa science ; dès l’adolescence, l’enfant de cette classe fait l’apprentissage sérieux de la vie et prend un état plus qu’une vocation. De là ses écarts, ses dégoûts. L’homme se plie plus facilement que la femme à de grossiers travaux ; elle supporte mieux la douleur ; il supporte plus la fatigue. Tandis qu’elle se raffine à tirer l’aiguille, il se bronze à tenir le marteau. Dans l’atelier de couture, l’esprit a toujours une lampe qui brûle. Dans le chantier, le bruit des instruments de travail fait entendre sa voix au-dessus de toutes les voix. Aux heures des repas, les jeunes filles ne quittent point l’atelier ; les jeunes garçons, au contraire, vont au cabaret, à la gargote, y contractent de mauvaises habitudes, qui sont comme une barrière entre eux et leurs pareils.

Du premier pas dans la vie réelle, dont le point de départ est le même pour les deux sexes, dépend l’avenir de chacun. Si la jeune fille, au lieu de descendre, s’élève ; si, pénétrée du sentiment de sa dignité propre, ses actes sont honorables, elle n’épousera qu’un homme honoré. Le danger à éviter pour elle, est l’attrait de la séduction.

En général, les jeunes gens des classes élevées ne