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Le journal que je souhaitais fonder, que je commencerais demain, si demain une âme sympathique venait me prêter le concours de ses lumières et un appui d’argent, je lui donnerais le titre de Journal pour toutes. C’est, en effet, à toutes qu’il s’adresserait et, afin de m’en réserver la propriété, j’ai fait au ministère de l’intérieur ma déclaration légale, par le spécimen qui suit :

« Les journaux adressés aux femmes sont de simples courriers de modes qui traitent tout du haut de leur légèreté, sans le moindre examen. Le Journal pour toutes, dans sa partie sérieuse, étudierait les questions d’intérêt commun au point de vue moral, intellectuel et matériel, discuterait sans aigreur pour concilier non pour irriter. Sa rédaction prendrait à tâche d’être claire sans pédantisme, sage sans austérité.

« La femme, à tous les degrés de l’échelle sociale, est la conservatrice du type humain, l’ange ou le diable du foyer. Il lui appartient de faire le cœur de ses enfants comme elle a fait leur sang. Sa mission est donc dans la famille, sa tâche est la maternité.

« Comme associée de l’homme et sa compagne, l’éducation qu’elle reçoit est insuffisante. Au sortir de