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parle toujours ; l’une avoue qu’elle ne sait rien ; l’autre prétend tout savoir ; la première a des grâces naturelles ; la seconde des airs affectés. Celle couvée sous l’amour de sa mère, possède toutes les qualités qui constituent la femme de mérite ; celle abandonnée à elle-même, a les ridicules d’une mauvaise éducation. C’est avec le lait que se prend la vertu. L’enfant prélude à la jeune fille, la jeune fille à la femme, la femme à la mère, la mère à l’ange ou au démon du foyer.

Aux hommes la politique, les lois, la défense du pays, les hasards de la navigation, les risques du commerce, les affaires étrangères. Aux femmes le sacerdoce de la morale, le culte de la famille, le maintien du devoir, l’égalité par le mérite.

Est-elle faible, celle que l’on encense outre mesure, que l’on accable sans pitié, que Dieu créa l’égale de l’homme ; que l’homme opprime après l’avoir adulée ; qui porte, nourrit et dirige l’enfance ; est la moitié du couple, la moitié de l’humanité, comptant pour ce qu’elle est, non point le jour où elle devient femme, mais le jour où, femme, elle sait être mère selon la grandeur de ce mot.