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conseillère-née de ses filles, inspiratrice légale de son époux, celui-ci qui ne l’a point consultée, s’en prendra-t-il à lui ou à elle de son malheur ?

Si l’enfance, dans ses généralités, était ce que sont les exceptions ; si le mariage, au lieu d’être une chaîne, était un lien ; si le mari, au lieu de s’instituer maître, s’instituait ami, la famille serait vraiment le trône de la femme, le sanctuaire de l’époux, la religion des enfants ! Partout où le couple est harmonisé, son entourage est uni. On a dit : Noblesse oblige. Il eût été plus logique de dire : Dignité oblige.

Tout marche trop vite pour marcher très-bien. Le monde est à refaire : la famille existe devant la loi plus que devant la morale.

Voyez ces belles jeunes filles qui n’ont jamais quitté leur mère, qui ne lisent pas de romans, qui n’ont vu aucun drame à grands coups de théâtre, et ignorent ce que c’est qu’un bal du grand monde. Comparez leur langage naïf au ton délibéré de ces poupées ridicules de prétention et de sottise. Celles-là ont eu pour exemple des mères imprudentes ou frivoles, des institutrices incapables ou corrompues. La jeune fille naïve, rougit de parler haut ; son antipode,