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je ne pouvais épouser qu’un impérialiste. Mon beau-père, Jean Niboyet, anobli en 1810 pour avoir pris et défendu Pampelune, avait, en 1814, rejoint à Valence le bataillon sacré. Nommé par Napoléon, qui l’estimait, commandant du département de l’Ardèche, il fut ruiné par une troupe armée qui s’abattit sur ses propriétés, et les dévalisa, à Viviers, tandis qu’il commandait à Privas.

À la chute de Napoléon, Niboyet rentra dans ses foyers pour ne les quitter qu’en 1830. À l’avénement au trône de Louis-Philippe, il vint au nom de sa province complimenter le nouveau roi.

J’habitais alors Paris, où j’étais arrivée le jour de la fête du roi Charles X, 4 novembre 1829. La Charte de 1830 donnait à la France des garanties de liberté qui réveillèrent le patriotisme national et remplirent d’ardeur la jeunesse. Diverses écoles philosophiques surgirent, qui élevèrent des chaires où d’habiles professeurs, par le charme de leur entraînante parole, faisaient acclamer leurs doctrines : ils étaient si convaincus, si convaincants, ils ouvraient à l’esprit des horizons nouveaux. Chacun, en ce temps-là, étudiait, discutait les théories qui élevaient Moïse