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soldats, on se sondait, on prenait langue. Une dame, zélée pour ses convictions, s’approcha d’un groupe de soldats et leur dit : « Mes amis, vous défendrez votre roi, qui vous paie bien, et point l’autre, qui ne vous paierait pas ! » — « Qu’est-ce que cela vous fait, » — répondit un vieux de la vieille, — « si nous voulons lui faire crédit ? »

Le mot courut et fit fortune, quelques heures après, Napoléon, escorté au flambeau par toute la population, faisait son entrée triomphale dans Lyon, splendidement illuminé. Les Cent-Jours étaient commencés.

À ce moment d’élan patriotique, mon second frère, jusque-là paisible négociant, courut à l’état-major, s’équipa, fournit un cheval, et fit, officieusement, le service d’adjudant de place.

Waterloo, en soumettant la France à l’étranger, ruina les espérances de mon père, alors chargé, avec un de ses amis, d’une grande entreprise du gouvernement. Napoléon se livrait aux Anglais, Louis XVIII revenait de Gand, la légitimité reprenait son empire. les héros de la Loire regagnaient, un à un, leurs foyers : les Cent-Jours finissaient.

Quelques années s’écoulèrent. Enfant de l’Empire,