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ment répressive, se faisait rémunératrice, l’argent employé aux ruptures de ban deviendrait le prix d’un salaire légitimement gagné.

Pierre B… n’avait plus de moyens d’existence, il demanda à entrer dans un asile pour la vieillesse. Les hôpitaux refusèrent de le recevoir parce qu’il n’était pas assez malade. Les maisons de refuge ne le trouvaient pas assez vieux. Les administrations le traitaient d’impotent. Il tendit la main, fut envoyé dans un dépôt de mendicité, sortit de là, trois mois après, avec 4 francs 50 centimes de masse (il gagnait trois sous par jour), et ne tarda pas à être sous le coup de la surveillance. B. était un ancien cocher, il avait élevé une nombreuse famille, sa probité égalait sa misère ; arrivé au dernier degré du dénûment, il se donna la mort pour échapper à l’infamie.

Laisser debout une loi dangereuse, c’est compromettre la société que l’on veut sauvegarder. Les vagabonds, les criminels sont des suspects qu’il est prudent de contenir et non d’opprimer.

Et, répétons-le, si la surveillance est cruelle pour les hommes, elle devient odieuse pour les femmes ! Dans la société, le salaire de l’ouvrière est inférieur à