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l’exhortera, le consolera. Si la grand’maman, paralysée, est clouée sur un fauteuil, elle lui lira le journal, l’égayera par son babil, la soulagera par ses caresses, et sera l’ange des vieux jours de l’aïeule !

Heureuse, la mère, qui sait conserver chastes ses enfants ; heureux, le peuple, qui a des femmes capables d’être de dignes mères.

Il est intéressant d’observer l’enfance morale, de la suivre dans ses manifestations ! Pour elle, rien n’est calcul, tout est élan. L’œil de l’aveugle, l’oreille du sourd, la main du paralytique, elle peut être tout cela avec une délicatesse de procédés que l’éducation développe, mais que le cœur seul fait naître. On a dit : L’enfant et le vieillard se ressemblent ; sophisme adroit ; mais sophisme. L’enfant ne connaît rien, le vieillard connaît tout ; l’enfant entre dans la vie par la porte de l’espérance ; le vieillard s’apprête à en sortir par la porte des déceptions. Pourtant, si le sentiment religieux est gravé en traits ineffaçables au cœur de l’enfant devenu homme, l’homme devenu vieillard, évoque le passé, et, sur le seuil de l’éternité, l’enfant et lui se touchent à la façon du cercle : par deux points opposés.