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il faudrait que l’enseignement public secondât dans ses efforts et dirigeât même pour ainsi dire l’enseignement privé. Il faudrait que le premier, gratuit et obligatoire pour tous, eût avec le même programme les mêmes formules et les mêmes moyens. À cette fin, il nous paraîtrait sage d’assigner aux écoliers un vêtement uniforme dont le prix, à la charge de la nation, constituerait un impôt spécial, l’impôt de l’enfance. Point de distinctions, sinon celles accordées aux études intelligentes par la rémunération d’un signe apparent quelconque, ruban ou médaille. Dans cette voie de l’enseignement, si élargie depuis quelques années, mais encore si incomplète, les pays protestants ont de beaucoup dépassé les pays catholiques. La Suisse, l’Allemagne, l’Amérique sont, sous ce rapport, aux avant-postes du progrès. Il n’y a pas, chez ces peuples, d’aussi brillantes individualités ; mais l’enseignement y est pour tous au même niveau et la jeunesse y avance de front, s’appuyant mutuellement pour s’élever jusqu’à l’homme complet et fort. En France, le clergé, jadis si puissant, se maintient dans l’instruction le côté des écoles dites chrétiennes, comme si les autres ne l’étaient pas chrétiennes ? De cette distinc-