Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/202

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 194 —

droits que l’on n’a pas su mériter, sinon une prétention ridicule ? Femmes du monde, distrayez de votre vie oisive quelques heures pour les consacrer à l’amélioration de vos fils ; mères bourgeoises, tournez du côté grossissant, la lunette qui vous laisse apercevoir dans un vague lointain l’avenir de vos filles, et si vous ne pouvez, impuissantes, les élever vous-mêmes, choisissez, mais choisissez bien, celles que, pour vous suppléer, vous appelez à former leur cœur. Souvenez-vous qu’il ne suffit pas d’orner l’esprit, de savoir beaucoup, mais qu’il convient d’établir toute science sur des bases morales. Femmes du peuple, ouvrières, artisanes, qui n’avez ni le temps ni les moyens d’élever vos filles, c’est vers elles plus particulièrement que se tourne notre sollicitude, car nous sommes effrayée et des piéges qu’on leur tend et des fautes qu’elles commettent : que leur enseigne-t-on pour les laisser ainsi accessibles à la séduction et inhabiles à la résistance ? Elles ne connaissent de la vie réelle que ses misères ; on leur a appris qu’il y a un Dieu, une religion pour l’honorer, des églises pour le prier, des prêtres pour le servir ; mais la foi du serment, le caractère de sainteté dont la mère doit être entourée, on en a parlé