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le temps employé à ce soin vous paraîtra léger, et moins vous exigerez de votre mari, plus vous serez heureuses dans le mariage.

Quant à la femme ouvrière, la tâche qui lui est dévolue est lourde et ne saurait être allégée que par un remaniement de l’ordre social : celle-là n’est pas, ne peut pas être heureuse. Plus qu’aux autres, la société lui doit sa sollicitude ; car, dès le berceau, elle a fait partie de la classe déshéritée de tout capital. Pour la contenter, il lui faudrait non point le luxe, l’oisiveté, la richesse, toutes choses qu’elle ignore, mais le bien-être par le travail, seul objet de ses aspirations. La paresse chez les pauvres, c’est le vice, et si les prostituées sortent de cette classe, c’est que l’amour les lance dans l’inconnu d’un monde dont elles prennent les travers et point les qualités.

Dieu n’a rien fait d’inutile ; avant d’appeler l’homme à prendre possession de la terre, il l’avait pourvue de tout ce que le travail actif, intelligent, pouvait lui demander. Mais le mécanisme harmonieux de notre être, les facultés qui président à son ensemble organique, ne nous laissent aucun doute sur le but de notre destinée.

Le cerveau ordonne, les membres obéissent, l’ou-