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y attaque l’innocence. Ce n’est pas de la liberté qu’on y a, c’est de l’hypocrisie qu’on y grimace ; chacun s’observe, s’écoute, prend un masque et rentre fatigué de tous, mais plus particulièrement de soi, sentant bien que le bonheur n’est pas cette chimère que les riches appellent plaisir, que les pauvres appellent fortune.

C’est pourtant bien d’en haut que nous vient la lumière, plus la fortune est inféodée de vieille date à un nom, plus il y a chance que ce nom soit bien porté : « Naissance oblige. »

La femme riche, libre de son cœur, en dispose selon l’amour ou selon les convenances. Celle-là, si elle s’est trompée, trouve dans les douceurs de la fortune une compensation à ses ennuis ; si son esprit a de l’activité, elle peut consacrer aux beaux-arts, à la littérature, les heures qui lui sont données. Mère de famille, elle peut appartenir sans opposition à ses enfants ; si elle sait les élever, à elle le soin de former leur cœur, de préparer leur avenir : c’est au sein de la mère que doit commencer l’éducation de l’enfant.

Cette régénération du type humain, les femmes des classes élevées l’ont-elles commencée, et si elles ne l’ont pas fait, sont-elles à la hauteur de leur mission ?