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est entre eux inévitable. Et pourtant, même dans cette condition, la pire de toutes, si la femme au lieu de l’hostilité essayait de la conciliation, elle ramènerait son mari et finirait par se l’attacher. Celles qui ont commencé par l’amour peuvent passer sans peine à l’amitié ; celles qui ont commencé par l’indifférence, à force de bons procédés attireraient l’estime qui survit aux plus vifs sentiments.

La jeune fille frivole devient facilement une femme légère, aujourd’hui que tout pousse à la légèreté. La littérature s’abâtardit, le théâtre n’exhibe que des situations anormales de débauchés triomphants, de femmes perdues glorifiées. On dore aux vicieux le calice du vice et l’on s’étonne qu’à vingt-cinq ans, la génération soit tarée ; qu’à trente, elle soit gangrenée ; à cinquante, corrompue ? N’est-il pas juste de récolter selon la semence ? le bon grain sort du bon grain, l’ivraie sort de l’ivraie.

Dans les familles où l’exemple de la mère exerce une action salutaire, les enfants n’ont pas de peine à se développer en bien, ils ne font que suivre une ligne tracée. De la démonstration de ce fait on peut tirer cette conséquence : que si chaque femme se pénétrait