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ces. Le danger n’est pas dans la réunion des sexes, il est dans les excitations de la convoitise, dans les entraînements de l’imagination. En Amérique, loin de les éviter, les jeunes filles cherchent à connaître les hommes, la fleurtation n’a pas d’autre but. Libres, elles vont en quête d’un fiancé à leur convenance. Une fois engagées, la famille leur devient un sanctuaire.

Il n’y a pas à craindre de démoraliser la jeunesse en la rapprochant. Les hommes n’ont qu’à gagner sous l’influence de la femme, et il est juste qu’ayant sa place au soleil, celle-ci ait droit au pain quotidien du travail.

Certes, tant que vous pourrez vous en dispenser, n’enlevez pas la femme à sa famille, mais laissez la fille suivre sa mère, la femme partager le labeur de son mari, et la célibataire ou la veuve, disposer, à leur gré, du temps qui leur appartient !

L’amour qui, jadis, avait ses délicatesses de cœur, ses dévouements respectueux, ses autels du platonisme, par la séparation absolue des sexes, devient une passion bestiale, qui s’empare des sens, les envahit, les domine, et, comme la fièvre, a ses dangers. L’amour né d’un sentiment tendre, grandit doucement,

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