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reuses trouvent des défenseurs et des apôtres. Cependant, en ce qui touche aux femmes, ce pays des anciens preux se montre injuste et partial. On leur permet bien d’accomplir leurs devoirs, on ne tolère pas qu’elles parlent de leurs droits. C’est comme une habitude prise, comme un état des choses consacré.

Il faut d’ailleurs en convenir, certaines femmes prêtent à cette rigueur et se conduisent de façon à faire constater leur infériorité. D’une part, souvent les jeunes filles manquent de dignité ; d’autre part, les mères manquent de prudence. On isole les sexes, on les met dans l’impossibilité de se connaître, de s’apprécier.

En Amérique, où une liberté entière leur est laissée, la femme, loin de perdre en considération, est, sinon supérieure, du moins égale à l’homme. On n’établit pas, comme chez nous, de polémique dans les journaux avancés pour soutenir ou combattre : celui-ci, l’utilité ; celui-là, le danger du travail en commun de l’homme et de la femme. Reconnaître l’égalité des sexes et refuser aux femmes leur droit au salaire, c’est accepter un principe pour en nier les conséquen-