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trouvent-ils dans leur ambition satisfaite le bonheur qu’ils cherchaient ? Non, plus leurs occupations se sont multipliées, plus le foyer domestique leur est devenu étranger. Madame a apporté une dot, Monsieur, qui l’a fait fructifier, se croit quitte. Si ces époux étaient entrés dans le temple de l’hymen par la porte du devoir, la chaîne qui les rive l’un à l’autre n’eût pas été trop lourde ; mais ont-ils songé à autre chose qu’à leur bien-être matériel ?

Les préceptes bons ou mauvais, inculqués de bonne heure à l’enfance, se gravent en son cœur pour la vie ; donc, si le mal grandit, c’est l’indice d’une lacune qu’il faut combler, d’une initiative qu’il faut prendre. Un code maternel comblerait cette lacune ; aux penseurs, aux moralistes des deux sexes de rechercher l’esprit et la lettre de ce code, que chaque famille, chaque école devrait posséder et pratiquer, afin de travailler à la transformation du couple par l’éducation nouvelle, appropriée à l’enfance humanitaire.

En Suisse, où l’instruction est gratuite à tous, sans distinction de sexe, le peuple n’a sur les lèvres aucun juron et chacun paraît placer au-dessus de tout sa propre dignité. En France, toutes les pensées géné-