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se fait une vie factice, pour des devoirs et des habitudes factices. Célimène médit d’Arsinoé ; Arsinoé médit de Célimène ; mais l’une et l’autre, autour du fiel, mettent du miel et grimacent sous des sourires ; tel est le monde… Chaque mère sent bien que sa fille court des dangers ; elle voudrait l’empêcher d’aller boire à la source des misères communes ; mais qu’a-t-elle fait pour la prémunir contre le mal ? Lui a-t-elle donné une éducation rationnelle ; mis dans les mains de bons livres et cherché pour elle le premier des biens, une sage amie ? Qu’attend-elle de son enfant devenue jeune fille, si elle n’a pas fait germer en son cœur les principes de vertu qui doivent plus tard y fructifier ?

Nous n’avons pas en France, comme en Angleterre, de petits traités pratiques, enseignant à chaque âge ce que la morale lui demande. Mais en son cœur, si elle le voulait, la mère la moins expérimentée trouverait un traité complet d’éducation à l’usage de sa fille. Les femmes énergiques sont celles que leurs mères ont constamment suivies et dirigées.

Que sont ces définitions de sexe fort et de sexe faible ? Chacun, selon son tempérament propre, a sa force