Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 150 —

Élisa, tout en laissant régner Alphonse, a l’art de gouverner. Entre eux jamais de froissement, ce que l’un exprime, l’autre l’a éprouvé ; il y a unité de pensées dans leur âme, unité d’actions dans leurs vues. Le même sentiment les anime, et le fils de leur amour, aujourd’hui âgé de dix-huit ans, a changé leur dualité harmonieuse en une trinité plus harmonieuse encore ! Dans cette famille, jamais de mauvaises humeurs, de reproches, de bouderies ; ils sont heureux, ils s’aiment, et leur affection, pour avoir commencé par le côté charmant des illusions, n’a pas abouti aux mécomptes : l’estime est un fonds qui conduit de l’amour à l’amitié. Les sens s’apaisent, la jeunesse fuit, le cœur seul ne vieillit pas !

Presque toutes les femmes aiment les enfants. Petites filles, elles ont le goût des poupées et, de leurs instincts innés, on eût pu conclure à leurs sentiments plus tard développés. Voyez jouer ensemble de jeunes garçons, ils font de l’antagonisme. Les petites filles font du ménage, traitent leurs poupées en enfants gâtés et révèlent ainsi leurs aptitudes pour la maternité. Chaque sexe est donc dans son rôle. L’enfant prélude à l’homme, et de l’éclosion de ses facultés