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teur, d’une maison grande ou petite, elle devient un être antipathique ! Mais que de neveux doivent au dévouement de leurs tantes célibataires des preuves d’affection dignes de la plus vive reconnaissance !

Parmi les déshéritées du mariage, il y a des femmes qu’un amour malheureux a brisées ou que la fortune n’a pas favorisées. Les unes et les autres, également frappées au cœur, sont devenues ou les fiancées du ciel ou les sacrifiées de la famille ; celles-ci, ont trompé leur amour en exaltant leur imagination ; celles-là, mères tendres d’enfants qu’elles n’ont pas générés, ont accompli une mission sainte devant Dieu et devant la société !

Quelle est la femme qui, dans sa jeunesse, avec un peu de beauté, n’a pas attiré un cœur vers son cœur ? Toutes, si elles l’ont cherché, ont eu cette chance. Mais de ce qu’on plaît, est-il dit qu’on aime ; et si l’on aime, est-il dit que l’on puisse ou que l’on veuille épouser ? Beaucoup de femmes restent dans le célibat par fidélité à un amour dont elles portent éternellement le deuil ; d’autres, par respect, pour leur propre dignité ou pour le rang qu’elles occupent dans le monde : celles-là n’ont pas dit : Je ne l’aime pas, je