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les uns les autres, agissant en cela, comme les premiers chrétiens, qui mangeaient et buvaient en commun, se regardant à l’égal d’une famille de frères ?

Certes, telle n’est point l’humanité… Elle a connu la religion du Dieu fort, le culte mystique du Dieu pur esprit ; quand pratiquera-t-elle la religion de l’amour, celle qui doit nous unir en une famille de frères ?

Chacun selon le culte auquel il appartient, est à peu près fidèle aux prescriptions de son Église. Le catholique va à la messe, le protestant au sermon, le juif à la synagogue ; mais tous ensemble, catholiques, protestants et juifs, s’en tiennent au froid égoïsme, et s’associent suivant la maxime dissolvante du : chacun chez soi ; chacun pour soi. C’est que, sur notre planète, le mal est invétéré. On s’apitoie en Europe sur le trafic de la traite des noirs, vendus, le plus souvent, par les rois de leur race ; on ne s’apitoie pas sur la traite des blancs, sur le marchandage, plaie si invétérée qu’elle semble incurable ! Chacun, sous son propre toit, en gravissant quelques marches, trouverait du bien à faire, des infortunes à soulager ; mais le luxe et la misère, quoique