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reuses, quel que fût le culte de leur Dieu. Jamais cette humble et charmante apôtre ne se prévalut ni de son rang ni de son zèle.

À côté de cette sublime femme, dont le zèle excitait le nôtre (nous faisions alors l’œuvre des prisons au nom de la Société de la morale chrétienne, comité mixte), se trouvait, pour un comité protestant, Madame Émilie Mallet, née Auberkampf, grand cœur consacré, sa vie durant, aux affligés du sort, aux orphelins de la fortune. Certes, à voir, avec les pauvres, Madame Mallet, sortie de l’aristocratie financière, et Madame de Lasteyrie, cachant son blason sous le plus modeste costume, on se fût étonné de trouver tant de vertus unies à tant de dévouement, si la sérénité de ces âmes sœurs n’eût convaincu de leur amour pour l’humanité !

À l’heure où nous écrivons ce livre, on nous dit que Madame de Lamartine, fort souffrante cet été, quittait son lit pour reprendre ses pinceaux. À qui destinait-elle le produit de ses œuvres ? Aux pauvres…

Dans le monde aristocratique, on citait jadis, pour son infatigable charité, Madame la marquise de Pas-