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rivalisaient de zèle avec les hommes, sur le pied d’une parfaite égalité ; nul membre n’était favorisé au détriment d’un autre ; tous avaient droit de vote et d’élection ; les charges incombaient au zèle, au mérite !

C’est à la Société de la morale chrétienne qu’est due l’initiative d’un comité de patronage des jeunes orphelins. Tronc vigoureux, de puissantes racines ont puisé la vie dans son sein. L’Orphelinat, dirigé par M. Burhel et, plus tard, présidé par M. de Gérando, fut une branche détachée de cet arbre. L’exemple eut des imitateurs : on se copie pour le bien, on ne se rivalise pas, et c’est vraiment un touchant spectacle que celui d’âmes solidairement liées, en dehors de tout esprit de parti comme de tout fanatisme religieux.

Dans le cours de notre vie active, nous avons vu grand nombre de femmes s’effacer devant qui devait ou qui pouvait faire le bien. La fille de l’illustre Lafayette, Madame de Lasteyrie, fut, à la fois, le génie de la bienfaisance et le symbole de la modestie. Dans la part dévouée qu’elle prenait à l’œuvre des prisons, sous la présidence de Madame de Lamartine, son grand cœur vola toujours au devant des plus malheu-