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moins payée pour ses soins qu’une bonne à tout faire ; les autres, sous le nom de gouvernantes, sont admises dans les familles, placées au-dessous de la mère, au-dessus de la femme de chambre, le plus souvent sans autorité sur les enfants ; il leur est rarement laissé un droit de direction ou d’initiative quelconque. De là, l’inefficacité de leur concours, l’insuffisance de leur tâche. L’enseignement, qui devrait être un apostolat, est un métier. Le respect, que jadis l’on accordait aux maîtres, est remplacé par le mépris. On n’impose plus aux enfants l’obéissance, on leur permet l’insubordination. Dans les lycées, dans les colléges, le professeur a, sur ses élèves, une sorte d’autorité ; dans les institutions de jeunes filles, pour la sous-maîtresse, se faire obéir, c’est lutter. Il y a peu d’exceptions à cette règle, et la directrice en chef, qui devrait inspirer le respect pour ses aides, est la première à oublier ce qu’elle leur doit d’égards. En créant des maisons d’éducation, quelques-unes obéissent à leur amour pour l’enseignement ; mais le plus grand nombre ne demande au professorat que le moyen de gagner de l’argent. Pour l’éducation des femmes, tout est à la surface. Paraître semble plus urgent qu’être. Les arts